dimanche 26 décembre 2010

Oser contempler le corps nu. (2)

« Il m'est aisé d'apprécier la plastique d'un corps beau. Cela l'est moins pour une enveloppe difforme. Avouons qu'en la personne d'Annick vous avez un formidable modèle. N'est-ce dès lors pas plus facile de trouver le corps nu (féminin ?) agréable à regarder ? Qu'en pensez-vous ? »

Pour répondre à la question de Laurent, il faut garder l’article dans son contexte artistique. Même s’il y a une similitude avec la nudité naturiste en ce qu’elle n’a pas de connotation sexuelle. Lorsque l’on retire à la nudité sa connotation sexuelle, on peut la regarder comme un paysage et sans détour du regard.

Annick et moi ne travaillons que le corps féminin nu.
Pourquoi ? Question d’inspiration. Au même titre qu’on aime ou on n’aime pas la musique classique. Mais, ce que j’écris sur le corps féminin nu vaut pour le corps masculin nu.

Alors oui, j’ai en Annick un formidable modèle dont le corps nu est agréable à contempler et à photographier.
Avec l’avantage que le temps fait que je connais ce corps parfaitement et que je peux dès lors en extraire plus facilement ses émotions et ses transformations.

Au-delà, j’ai l’avantage de connaître ses sensibilités et je peux grâce à cela, la photographier lorsqu’elle est joyeuse ou triste ou mélancolique.

Le dernier avantage et non des moindres, c’est qu’avec Annick, je peux errer dans tous les registres du nu. Ce que je ne fais pas avec mes autres modèles.

Cela n’empêche pas que tout corps nu, quelle que soit « l’enveloppe », peut être contemplé et photographié ou peint, ou sculpté. C’est aussi une similitude avec la nudité naturiste qui ne s’appuie pas sur des critères de beauté et d’âge.

Ceci dit, il appartient à l’artiste de tenir compte de deux éléments :

1. Faire sien du désir de la Dame de poser nue.
Ce désir de la Dame est important.

Il y a toujours derrière ce désir de poser nue une raison qui appartient à la Dame et cette raison diffère toujours d’une personne à l’autre.

Ne pas tenir compte de cette raison, c’est passer à côté d’un élément fondamental à la séance : la joie, pour la Dame de concrétiser son désir.
Avec tout ce que cela comporte et que j’écris dans les articles « naturisme et photographie ».

En tenant compte de la raison du désir de poser nue, vous aurez une modèle plus expressive, plus communicative, plus « elle ».
Quelque soit son physique et son âge.

J’écris souvent que l’artiste est un concrétisateur de rêve avant tout chose. Les premiers mots d’Annick à ce sujet n’était-il pas : j’ai toujours rêvé de poser nue !
J’ai été très heureux de lui avoir permis de réaliser ce rêve. C’est un élément important que nous, artistes, ne pouvons ignorer.

2. Faire de ce corps nu offert à vous, une œuvre agréable à regarder.
Un ami photographe aime dire qu’en tout corps nu il y a une beauté qu’il nous appartient de capter et de reproduire avec magnificence.

Et il ne faut pas croire que le fait d’avoir une belle plastique rende plus facile, pour la Dame, de poser nue.
Quelle que soit cette plastique, poser nue n’est pas toujours aussi facile qu’on le croit.
Comme pour la pratique du naturisme, cela s’acquière, pas à pas.
























Chaque personne à sa propre perception de sa nudité et cette perception, pour l’artiste, se lit sur le visage de la modèle, se lit sur son comportement dès qu’elle est nue devant vous. Il suffit de regarder cette photographie d'Annick qui est son premier nu. Son regard parle à lui seul sur la tension intérieur qui règne en elle.

Ensuite, cette perception se transforme au fur et à mesure que la séance se déroule.

Votre perception de ce corps nu évolue également.
Parce que Laurent anticipe la suite de ces articles. Mais je tiens à répondre ouvertement à sa question.
L’artiste, au contraire du regardant, voit ce corps nu en réalité et en mouvement. Et ce corps nu parle au travers des mots de la modèle que vous ne découvrez pas uniquement par la vision de sa nudité mais par sa manière d’en parler et de discourir avec vous.

Donc, en plus de la découverte du corps nu de la Dame, vous découvrez sa personnalité.

Il peut y avoir des modèles à la plastique parfaite qui s’avèrent être pédantes, maniérées et antipathiques au point qu’il vous est désagréable de la photographier.
En réalité, elles vous coupent l’inspiration et vous ne faites rien de bon.

En fin de compte, quelle que soit la plastique de la modèle, c’est son savoir-être nue qui prévaut, c’est sa façon d’être naturellement nue qui vous inspire.

A partir de là, c’est la capacité de l’artiste à reproduire ce corps nu qui entre en jeu.
Savoir mettre en beauté, en valeur, cette plastique et donner plaisir, tant à la Dame qu’à celles et ceux qui regarderont ses œuvres, de les contempler.

En mettant une réalité en évidence : vous pouvez avoir deux photographes, au même moment, dans le même environnement devant ce corps nu que vous aurez, toujours, deux visions différentes de celui-ci, des photographies différentes de celui-ci.

Tout est donc dans la perception de ce corps nu par chacun des artistes.
Donc, pour le regardant, il appréciera la plastique d’un corps nu, non par rapport à son physique ou son âge mais bien par la manière dont l’artiste l’aura reproduite.
C’est en fin de compte cela de l’art, être capable de mettre en valeur ce que vous regardez, que ce soit un corps nu ou un paysage en donnant plaisir aux autres, les regardants, de visionner vos œuvres

1 commentaire:

  1. Vous écrivez « ...je peux errer dans tous les registres du nu... » Qu'entendez-vous par là ?

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