mercredi 27 janvier 2010

Naturisme et nudité. Union obligatoire ? (Partie 23)

A contrecœur, Annick prend pas vers cette ligne de mer qu’elle devine à peine. Sous ses yeux défilent une très large bande de sable jaune sur laquelle des dizaines et des dizaines de corps d’hommes et de femmes nus sont allongés. D’autres femmes et hommes se promènent dans le même apparat, déambulant entre les corps allongés ou au bord de l’eau.

Elle prend conscience qu’il va falloir traverser cette plage, passer entre ces personnes nues, ce qui lui donne le vertige. C’est que ces corps ont tous la même particularité. Leurs propriétaires sont munis d’yeux donc d’un regard.

Un frison lui glace le corps de la tête au pied à la simple pensée que dans quelques secondes tous ces regards vont se porter sur elle, scruter ses formes, fixer les balancements de sa poitrine, détailler son jardin secret.
Et à l’évidence, pour Annick, ces regards seront moqueurs, dédaigneux, vicieux. Inquisiteurs.

Elle est terrifiée, paralysée de craintes. Mais elle se refuse de faire demi-tour, elle veut coûte que coûte y arriver, elle tient à savoir, quitte à ne plus jamais recommencer de sa vie.

Sa démarche est toute sauf légère et décontractée. Au contraire de ses nombreuses traversées de plage au Danemark, toujours à l’écart de toute présence humaine, qui chaque fois lui faisait découvrir de nouvelles sensations agréables, elle n’en ressent aucune. Seule la peur l’habite.

Elle ne prend attention à aucun corps allongé, ses yeux fixant avec obsession la ligne d’horizon, lieu de mariage du ciel et de la mer. Elle ne se reconnaît pas. Elle a la profonde impression de quitter une Annick pour aller à la rencontre d’une autre Annick dont elle ne connaît rien. Cette idée l’effraye.
Ne serais-je donc plus jamais la même après cette traversée ? pense-t-elle.

Son audace la dépasse. Elle comprend que la rupture avec son passé est maintenant consommée. Elle est là, nue, au beau milieu d’une plage bourrée d’hommes et de femmes dénudés. L’avenir lui apprendra si elle a eu raison de tenter cette expérience.

Annick parvient au bord de l’eau, marque un temps d’arrêt. De son pied droit elle agite l’eau, suppute sa chaleur. Elle va enfin pouvoir camoufler son corps sous ce rideau protecteur que représente la mer, reprendre ses esprits, retrouver un minimum de sérénité.

L’envie n’est toutefois pas de la partie, elle ne retrouve pas ces bienfaits que lui procure la brise de mer en d’autres lieux. Elle a surtout l’idée de prendre ses jambes à son cou et de retourner bien vite dans son petit coin discret, loin des yeux indiscrets.

Néanmoins, son corps hurle à l’apaisement ! Lentement, elle pénètre dans la mer, se laisse couler sous la houle marine, capter la fraîcheur de l’eau sur sa peau. Le calme la rejoint, le bien-être marin l’atteint. Elle continue à fixer son regard devant elle, regardant les voiliers blancs onduler à l’horizon comme des mouettes qui se laissent bercer par le flot.
Le temps s’arrête. Annick se voit voguer à travers le monde, découvrir des espaces inconnus, d’autres plages où elle pourrait, comme Robinson, vivre libre et nue.
A suivre, …

2 commentaires:

  1. Annick ne doit pas craindre le regard des autres .
    Elle est nue mais elle est naturelle et elle est belle de l'exprimer et de l'afficher .
    On ne s'offre pas au regard des autres pour être jugé ou coté , on expose juste sa façon d'être .
    La nature est faite pour être admirée , je ne suis pas un adonis mais je n'ai pas peur d'exposer ma nudité .
    Bravo Annick , tu es naturellement belle .

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  2. Pour ne pas rester anonyme je signe Mike un admirateur ... ;o)

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