mardi 24 mars 2009

La gymnosophie - partie 6.

L’ART, qui fait appel à la vérité éternelle, ainsi que l’être humain lorsqu’il veut se perfectionner, subit la morale légale.

L’épanouissement de l’art se confondit souvent avec celui des religions.

Il est certain qu’il y eut accord parfait entre le sentiment religieux et le sentiment artistique. C’est qu’à certaines époques, la morale réelle était l’émanation la plus haute de la religion ; mais vint la morale légale, sociale, qui s’associa à la pensée religieuse et l’on vit alors un affaissement de l’art et une dégénérescence de l’être humain.

Les statues furent brisées ou voilées, les peintures brûlées ou profanées par des retouches sacrilèges et le corps humain, condamné comme étant impur, fut privé d’air et de lumière.
Il va s’en dire qu’un certain dogme du péché originel contribue puissamment à cette action amoindrissante de la morale légale.

L’être humain ne peut prospérer, s’élever sans un idéal haut placé, d’où les religions ; l’art n’est autre que l’extériorisation, la matérialisation de cet idéal.
Quoi de plus normal que l’esprit religieux et le sentiment de l’esthétique pure aient marché si longtemps et si souvent ensemble ?

Il est indispensable d’insister sur la séparation de la morale réelle et de la morale légale qui est, en quelque sorte, le transport sur le terrain social d’une métaphysique sexuelle fondée sur l’interprétation courante du péché originel.

Aux disciplines prohibitives de cette morale religieuse, sont venues se joindre celles de la société ; morale étrange, en vérité, incohérente qui condamne avec un absolutisme rigoureux certains abus –exagérations de besoins naturels et normaux – mais tolère avec une indulgence incompréhensible des vices acquis, des vices sociaux de prétendus civilisés, dont les conséquences sont la dégénérescence et physique et morale !

Un seul exemple : l’alcoolisme qui est loin d’être réprimé avec la même rigueur que l’érotisme.

(Photographie d'Annick TERWAGNE réalisée par le photographe français Jean-François LEFRANC)

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