Arrêtons l’hypocrisie et les effets d’annonce pour une juste cause.
Et cessons de mettre la nudité à toutes les sauces et d'essayer de la justifier par des artifices de langage.
Et cessons de mettre la nudité à toutes les sauces et d'essayer de la justifier par des artifices de langage.
J’ai lu cet article qui me dérange, fortement !
« L’actrice et mannequin française Vanessa Demouy a décidé de poser les seins nus au profit de la lutte contre le cancer du sein, une maladie qui a touché certains membres de sa famille.
Si l’intention est noble, la méthode paraît moins édifiante.
Les hommes qui visionnent ces clichés semblent plus attirés par la jolie poitrine de la star que par la lutte contre le cancer
Si l’intention est noble, la méthode paraît moins édifiante.
Les hommes qui visionnent ces clichés semblent plus attirés par la jolie poitrine de la star que par la lutte contre le cancer
Comme Anne Brochet, Julie Fournier, Chloé Lambert et Gwendoline Hamon, l’actrice Vanessa Demouy a accepté d’exhiber sa jolie poitrine face à la photographe Sylvia Galmot pour le magazine La Parisienne afin d’apporter un soutien inespéré à la Ligue contre le cancer.
« La nudité prend tout son sens » quand il s’agit de lutter contre le cancer. « Montrer ses seins pour une telle cause n’est pas anodin », reconnaît Vanessa Demouy. Par ce geste, elle espère inciter les Françaises à faire des mammographies régulièrement. »
Mon commentaire :
« La nudité prend tout son sens. ».
Pourquoi la nudité devrait-elle trouver un sens pour être vécue?
La nudité est là, réelle, naturelle, incontournable, millénaire et égalitaire.
Comme tous les êtres humains de cette planète, je suis né nu. Je n’en connais aucun qui est né habillé.
Je viens de me lever, nu, laissant Annick, nue, dormir sous la couette.
Je suis passé par la salle de bain, nu, pour faire ma toilette. Je vois mal comment je pourrais la faire habillé.
Et maintenant, je suis devant mon clavier à vous écrire, nu.
Est-ce que cela doit avoir un sens ? Non. Je suis bien, à l’aise, tranquille, j’écris.
Dois-je justifier d’une cause pour être nu ? Non.
Par contre, l’habit possède lui ses sens. Ses justifications. Se protéger du froid, en premier lieu. Et puis pour travailler dans certains cas. Et puis, pour séduire. Vanessa DEMOUY n’était-elle pas mannequin chez Aubade ? Et puis, l’habit pour paraître, pour faire illusion.
L’habit qui ne fait pas le moine.
La nudité crée l’être, pas le paraître là où, l’habit crée souvent le paraître à défaut d’être.
Sur une plage naturiste, plus que dans un centre naturiste, le statut social n’apparaît pas. Tout le monde est nu et c’est l’être qui crée la différence, sa manière d’être, son comportement pas son habit.
D’autre part, faut-il une bonne cause pour poser nue ?
Non, sauf si c’est se donner bonne conscience face aux autres à défaut d’assumer pleinement sa démarche comme si, poser nue, normalement, sans bonne cause à défendre, était une atteinte grave à la moralité !
Annick n’a pas besoin de « bonne » cause pour poser nue. Elle aime cela et elle le fait par plaisir ou pour découvrir des domaines inconnus qui l’attirent comme le body-painting ou le moulage sur corps.
La démarche de la ligue contre le cancer est donc ambigüe et en tout état de cause, le message flou. Et arrêtons le sensationnalisme !
Le message à faire passer est : « lutter contre le cancer du sein en incitant les Femmes à faire des mammographies régulièrement». Très bien. Totalement d'accord.
Pour faire passer un tel message, on prend cinq actrices qui font semblant de faire un geste fort, j’ai même lu « courageux », en posant les seins nus pour cette campagne de sensibilisation alors que dans leurs films, elles sont régulièrement les seins nus ou entièrement nues.
Hypocrisie du geste. C’est un non-événement mais il faut frapper les esprits.
Mais frapper les esprits de qui ? Des hommes ou des femmes ? D’accord, la cible, ce sont les femmes !
Alors, c’est le photographe qui parle.
La photo de Vanessa DEMOUY est fade, morose, sans attractivité, sans message.
Qui plus est en noir et blanc.
Comme le dit l’article, elle exhibe ses seins, sans plus.
Il n’y a pas besoin d’être une célébrité pour en faire de même.
C’est terne, amorphe, plat.
Même son visage est inexpressif pour ne pas dire dépressif. Le regard tourné vers le bas, triste, grave, n’osant pas regarder droit devant elle.
A qui s’adresse-t-elle en réalité, à ses pieds ou aux autres femmes ?
Pour ma part, j’aurais choisi une photographie d’une femme « anonyme », pleine de vie, souriante, active, naturellement nue, ne posant pas.
Osant regarder devant elle, assumant ses seins, sa nudité avec bonne humeur, force et énergie. Comme ces photos récentes d’Annick.
Osant regarder devant elle, assumant ses seins, sa nudité avec bonne humeur, force et énergie. Comme ces photos récentes d’Annick.
Une femme à travers laquelle les autres femmes se reconnaîtraient, une femme dont la simplicité donnerait envie aux autres femmes d’écouter le message.
Sur le site de la ligue française contre le cancer on ose parler de photo glamour ! Lorsque l’on parle de dépistage du cancer du sein, on est loin du registre du charme, on est dans la prévention, dans le quotidien de toutes les femmes.
On ne cherche pas à séduire, on cherche à sensibiliser
.
En réalité, une photographie au travers laquelle on sent que ces seins sont naturellement libres et dynamiques et que cette liberté doit être préservée, protégée en passant régulièrement des mammographies.
En réalité, une photographie au travers laquelle on sent que ces seins sont naturellement libres et dynamiques et que cette liberté doit être préservée, protégée en passant régulièrement des mammographies.
La photographie de Vanessa DEMOUY est tellement artificielle qu’elle attriste plutôt que de réjouir.
Si le cancer du sein, comme tous les cancers le sont, est un fléau, le message qui incite à passer régulièrement des mammographies doit s’appuyer sur une image joyeuse, énergique, colorée, vivante et surtout naturelle.
Annick me rappelle à ce sujet la campagne publicitaire de la marque de produits d’esthétique DOVE. C’était des Dames de 50 à 70 ans posant intégralement nues telles qu’elles sont, naturellement, sans artifice, sans retouche des photos. Elles avaient le courage d’assumer leur nudité.
Annick me donne sa conclusion : moi, mon corps est ce qu’il est. Comme tout corps, il subit les assauts du temps mais je ne baisse pas les yeux lorsque je le montre. Dans les photographies de cette campagne de sensibilisation pour le dépistage du cancer du sein, elle n’a trouvé aucun message l’incitant à faire des mammographies régulièrement.
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