jeudi 27 janvier 2011

Le bien-être de la modèle.

Dans un commentaire relatif à notre article « Temps de pose », notre interlocuteur parle, à juste titre, de la contribution des éclairages des espaces au ressenti du bien-être du modèle.

Le ressenti du bien-être ou du mal-être du modèle est la pierre angulaire de la photographie à caractère humain. Ce ressenti pouvant s’exprimer sous plusieurs formes (tristesse, joie, stress, détente). Un visage, à lui seul, est une richesse en la matière.
Dans la photographie du nu féminin, ce ressenti est encore plus important car il commence par la manière dont la modèle ressent sa nudité. Et ce ressenti se lit, en tout premier lieu sur son visage avant de se lire sur son corps, sur ces gestes. Ceci vaut autant pour la photographie naturiste qu’artistique.

Donc, l’unique pensée du photographe est de mettre en valeur ce ressenti car il est la traduction photographique d’un état d’âme temporel de sa modèle.

L’éclairage est dés lors une des composantes qui intervient dans la pose nue. Les autres composantes sont aussi prépondérantes pour que la modèle ressente un véritable bien-être à poser.

Ce bien-être, comme je l’explique dans l’article commence par le lieu où elle va poser. Dans le cas expliqué, une chambre d’un hôtel de charme. Pour entrer dans un tel lieu, il faut que la modèle se sente en confiance, en sécurité.

Comment a-t-on fait, Annick et moi ?
Simplement. J’ai cherché ce lieu sur Internet et puis, je l’ai montré à Annick. En photo, c’était magnifique, en réalité aussi. J’ai ensuite téléphoné au propriétaire de l’hôtel en le prévenant que nous venions chez lui pour faire de la photo. Par respect pour Annick. Par respect pour le modèle qui a accepté de travailler dans un tel lieu. Lieu superbe au demeurant où nous avons été accueillis avec beaucoup d’attention. Et j’en remercie encore le propriétaire qui a été aux petits soins pour nous.

Ensuite, c’est l’ambiance de la chambre qui conditionne le bien-être d’Annick. L’éclairage étant un des éléments mais pas le seul. Le décor l’est aussi. La musique d’ambiance aussi. Le confort aussi, la propreté, … Et je vais vous étonnez, peut-être, il y a la chaleur. Lors de notre première séance dans une telle chambre, il faisait tout simplement suffoquant. Au point, en plein hiver, d’ouvrir la fenêtre parce qu’Annick, bien que nue, ne se sentait pas bien, avait la tête qui tournait.

Voilà donc un élément primordial : le lieu. Dans ce lieu, elle doit se sentir bien, à l’aise. Cela se passe dans la tête, l’environnement crée des émotions positives ou négatives qui influencent la séance et le résultat de celle-ci.

Pour une séance à venir, nous sommes allés visiter un autre hôtel de charme. A la fin de la visite, Annick m’a dit qu’elle ne voulait pas poser en ce lieu car il n’y faisait pas fort propre. Conséquence, elle ne ressentirait aucun bien-être à poser.

Enfin et surtout, il y a le comportement du photographe qui entre en ligne de compte. Il doit mettre sa modèle en confiance, la traiter avec prévenance. La respecter. Surtout laisser le temps à la modèle de se familiariser au lieu. Comme vous l’avez vu sur le reportage.

Alors là, commence la partie la plus épuisante d’une telle séance en raison de l’attention constante que l’on porte à la modèle, au ressenti de la modèle.
Ce ressenti peut s’exprimer différemment : un regard, un geste, l’épiderme de la peau, etc… Comme le chasseur, je suis aux aguets, en alerte permanente.

A tout moment, même lorsqu’Annick fait une pause. Le ressenti est en fait ce que j’appelle l’émotionnel, l’émotion de la modèle qui varie d’instant en instant.

A tout instant.

























Il faut, en plus, être attentif au moindre détail. Un pétale de rose mal placé, un reflet de ma pomme dans la glace. Oui, ces miroirs, c’est beau mais cela renvoie des reflets de toutes parts. Regardez cette photo d’Annick qui s’apprête à descendre du jacuzzi. C’est ma pomme qui traîne au milieu.

Il en est de même de tout, d’un contrejour dérangeant, d’un geste qui déforme le corps.

Le ressenti de la modèle dépend de tout cela parce que devant elle, elle a un photographe qui scrute le moindre détail pour réaliser LA photo parfaite. Ce n’est donc pas facile, non plus, pour la modèle de se concentrer sur elle parce qu’elle voit bouger ce photographe sans cesse, tourner autour d’elle.


Y a-t-il un parallèle avec la photo naturiste ?

OUI ! L’environnement dans lequel évolue la modèle diffère mais l’attention sur les moindres détails reste la même. L’émotionnel requiert une attention permanente, une volonté constante de faire de ce que l’on voit, une photo émotionnelle. Une photo parlant à elle seule.

Et je terminerai cet article en faisant remarquer que le ressenti et l’émotionnel n’ont pas d’âge. Qu’en tout modèle, quel que soit son âge, la beauté du ressenti et de l’émotionnel est un sujet magnifique à aborder en tant que photographe.

Etre une modèle, surtout nue, n’a pas de limite d’âge. C’est le plaisir de poser nue qui prévaut avant tout, le reste n’est qu’une capacité du photographe de rendre à ce corps ses lettres de noblesse.

Faut-il encore qu’il en soit capable, …

Pour ma part, je continuerai à photographier Annick nue et je serai toujours très fier, comme je vais le faire dans quinze jours, d’exposer ses photos. Car elles ont une vraie force, …, l’authenticité dans l’émotivité.

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