mardi 13 juillet 2010

Le défi de la paresseuse : une journée de nudisme (2)

Faisons suite à cet article paru dans le magazine "Femme d'Aujourd'hui"

Le seul bémol ?
« Croiser une connaissance me mortifierait »

Cette réflexion pourrait prêter à rire mais loin s’en faut.
Elle appartient à la réalité naturiste car la nudité n’est pas une source de désinvolture mais s’inscrit, souvent, dans une forme particulière de pudeur, d’intimité. Plus encore lorsqu’elle touche au féminin. La nudité est normalisée, certes, mais pas banalisée.

Même chez des naturistes aguerris.

Pour Annick et moi, la nudité n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’une des composantes d’un ensemble plus vaste que constitue le naturisme, notre art de vie.
Notre nudité ne s’exprime pas, ne s’extériorise pas n’importe comment, n’importe où, n’importe quand. Elle s’inscrit chaque fois dans un contexte précis et s’en tient à ce contexte.
Elle n’est pas un objet de convoitise sexuelle, une source d’analyse anatomique comparée mais simplement la pierre angulaire d’un bien être personnel et intérieur : ce fameux sentiment de liberté absolue et de confiance en soi.

Croiser une connaissance sur une plage nudiste ! Mais quelle connaissance ?
C’est là que la question se pose car elle ne se repose pas simplement, banalement, uniquement sur le problème de votre nudité mais surtout et principalement sur sa perception par cette connaissance. Que cette connaissance soit un homme ou une femme, par ailleurs.

Avec le fait que vous connaissez cette femme ou cet homme dans un contexte autre, non-naturiste ou non-nudiste. Un parent, un(e) ami(e), un(e) collègue, un(e) client(e), …
Que dès lors, vous connaissez déjà, en partie, son état d’esprit, sa vision des choses, son comportement en général. Lequel ne se traduit pas, subitement, autrement, parce que cette personne est nue.

C’est la différence entre l’espace nudiste et l’espace naturiste en ce que le premier s’ouvre à tout un chacun, sans discernement. Qu’il devient alors le champ d’action de pratiques nudistes différentes. Que la raison de la présence de cette connaissance sur cet espace nudiste peut s’appuyer sur d’autres motivations que la vôtre.

Elle ne peut se résumer simplement au fait commun entre vous et elle : la nudité.

Annick me dit souvent qu’à entendre certaines de ses connaissances, surtout masculines, elle ne voudrait pas les croiser dans un espace nudiste. Elles vont dans les espaces nudistes (plages, thermes) pour se rincer l’œil ! Et elles parlent de la nudité en termes irrévérencieux, crus.

D’autres connaissances y vont pour vivre des « aventures sexuelles ». Se moquant ouvertement de la présence d’autres personnes auxquelles elles imposent leur débauche. Même, ce qui est écœurant, en présence d’enfants.
Nous avons vu, l’an dernier, des « belles » bruxelloises venir s’essayer à la nudité sociétale sur une plage nudiste hollandaise avec les domestiques pour les servir le champagne à table avant le repas dans des assiettes en porcelaine et les couverts en argent, sans oublier le GSM qui foisonnait sans arrêt ! Elles étaient nues, soit, mais, ….

Récemment, une jeune fille de 20 ans nous disait : « j’adore aller dans les thermes naturistes car je peux yeuter les pénis à mon aise, faire des comparaisons et surtout faire l’amour dans le jacuzzi devant tout le monde ».

Croiser une connaissance dans un espace nudiste se confronte donc à cette différence d’approche de la nudité, à l’objectif poursuivi par sa présence en cet espace. Parce qu’il est évident que vous, comme elle, êtes nu(e). Mais, la raison de cette nudité comme sa vision de votre nudité, n’est pas nécessairement la même et peut amener à des interprétations erronées.

Pour ma part, la nudité d’une naturiste, d’un naturiste, d’une nudiste, d’un nudiste m’indiffère totalement car ce n’est pas sa nudité mon centre d’intérêt mais le bien-être et l’ouverture d’esprit qu’elle en extrait.
De même lorsque je photographie une dame nue, ce n’est pas sa nudité qui est mon centre d’intérêt mais l’émotion qui se dégage d’elle d’être nue sous le regard de l’objectif.

Dans les deux cas, la nudité n’est pas le sujet principal mais une composante d’une démarche plus large. Pourquoi aller sur une plage nudiste ? Y rechercher quoi ? Pourquoi poser nue ? Pour y trouver quoi ?

Il y a donc connaissance et connaissance. Il y a avant tout recherche de la compréhension et du respect de l’autre. Mais pas à sens unique.
Le seul intérêt de croiser inopportunément cette connaissance dans un espace nudiste, serait de pouvoir en extraire des éléments positifs qui augmenteraient la connaissance de l’autre par cette rencontre.

Vous ne le saurez jamais qu’au lendemain de cette rencontre, au vu du comportement à votre égard de cette connaissance.

Mais, en tout état de cause, vous n’en mourrez pas.
Il vous restera à classer cette connaissance dans la colonne adéquate.

A suivre, …

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