mercredi 16 mai 2012

La Belle de mai (1)

Strée est un petit village qui se situe entre Beaumont et Charleroi, en Belgique, dans la province de Hainaut. Pour nos amis français, à quelques kilomètres de Maubeuge.
 Belle de Mai est une géante du Pays Strétois qui a vu le jour en 2010 sous l'impulsion du Comité des Fêtes de la Place de Strée. L’initiative est née par un souhait profond de mettre en valeur les richesses du patrimoine et de la culture strétoise.


Du haut de ses 3m90, la géante a fait sa première "Grande Entrée" au sein du village, le dimanche 9 mai 2010, dans le cadre des festivités de la traditionnelle Ducasse de la Place. Depuis, chaque année, le personnage anime les rues de la cité par de multiples réjouissances.


Ce dimanche 13 mai 2012, Annick et moi participions à sa sortie annuelle pour en ramener des photos.

Mais qui est Belle de mai ?  
 On raconte que dans un lointain passé, régnaient paix et sérénité sur le Pays strétois. Au fil des quatre saisons, résonnaient rires et chants des enfants à travers les rues du village. Tel un rayon de soleil caressant les beautés qu’offre la nature, chacun de leurs sourires était un présent anonyme, porteur de pureté et de chaleur.

Emblème de vie et d’espérance, l’avènement des nourrissons était célébré de tous par de prestigieuses réjouissances sur la place. Ces quelques souhaits de bienvenue aux nouveau-nés étaient couronnés par le plus beau des couchers du jour que chacun se plaisait à contempler du haut d’une légère colline surplombant les terres. Recueil de toutes les saveurs procurées par une nature abondante, les habitants de Strée aimaient appeler ce lieu du doux nom « le Forêt ». Alors que la lueur de l’aurore annonçait les prémices d’un nouveau jour, d’innombrables vœux s’envolaient vers les cieux. Tel l’envol d’une colombe, ils étaient une promesse d’espoir et de recommencement possible, un encouragement à la vie et à la prospérité de la cité…
 C’est à l’orée du bois du Tronquois que vivait La Marie Jalouse. Femme malveillante, sa peau était creusée par les griffes du temps, reflet de l’abîme d’une vie qu’elle s’était condamnée à vivre seule. Son âme était meurtrie par la solitude et le
mal…
En l’an 1489, le vent de décembre semblait être le messager d’un malheur indéfini qu’allait connaître le pays strétois… Animée d’une absence infinie de passion et d’illusions, celle qu’on appelait La Marie Jalouse, allait jeter un sort sur le village en condamnant et en empêchant la venue au monde des nouveaux-nés. Jours et nuits n’étaient plus que douleurs infinies pour le peuple de Strée… Poussée par cette profonde blessure, la foule se soulève et réclame justice… La sorcière est arrêtée et jugée par la Cour de Justice de Strée…
 
Depuis que la cité était plongée dans le noir, les rires de ces femmes ne résonnaient plus à l’aurore cédant leur place à d’innombrables larmes. Le second dimanche de mai qui, à l’accoutumée, était jour de grandes liesses populaires allait être le théâtre d’une scène étonnante. À l’unisson, la foule rassemblée en masse sur la place du village clamait sa détresse. Animée de la bravoure du conquérant et de la certitude du pouvoir de vaincre, la jeune fille partagea alors avec l’assemblée l’histoire de sa venue au monde. Serrant au creux de ses mains son médaillon, elle conta à tous la force émanant de cet ultime présent d’une mère à sa fille. De ce précieux héritage, elle avait tiré vigueur et courage afin de faire face aux épreuves.

Non loin de là, émerveillé par ce récit et se laissant rêver au bonheur retrouvé, se tenait un jeune enfant. Il était celui qui, en dernier, avait vu le jour avant que le village ne soit plongé dans la tristesse. Implorant au plus profond d’elle-même la vie, afin que prospérité et grandeur reprennent leur droit sur le Pays strétois, la jeune demoiselle envahie d’espoir lui fit cadeau de la clef qu’elle portait au cou. En ce jour si particulier, par ce geste empli de bonté et de sincérité, elle venait de briser le sort qui enchaînait de son mal la cité toute entière…

C’est de ce récit qu’est née la légende de celle que les Strétois appellent aujourd’hui Belle de Mai…

Dans le prochain article, nous vous parlerons de ses 3 compagnons, Finette, Adelin et Bernardin.

Belle journée à tout le monde. 

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