jeudi 3 mars 2016

Faut-il craindre le regard des Autres ?

C’était une question très intéressante posée par le journaliste dans le reportage télévisé de notre exposition.
Qu’aurions-nous à craindre de ce regard des Autres sur notre démarche naturiste et artistique ? Et, à travers elle, sur notre vision de la nudité naturellement vécue et photographiée. Une certaine forme d’obscurantisme, d’intégrisme, de puritanisme à l’égard de toute forme de nudité ? Des regards haineux, des propos accusateurs, des menaces en tout genre, des jugements de valeur ?
Annick et moi ne nous sommes jamais attardés sur le regard que portent les Autres sur notre démarche naturiste et artistique. Nous la vivons selon nos propres règles sur base de nos propres valeurs sans nous soucier du regard et/ou de la pensée des Autres. Et encore moins du « qu’en dira-t-on ».
Depuis le départ, en 1986, les photographies d’Annick nue sont exposées en notre demeure et donc, visibles par toute personne venant nous rendre visite. Depuis 2003, elles font l’objet de nombreuses expositions, 30 depuis cette année-là. Jamais ces expositions ou certaines photographies exposées n’ont fait l’objet d’une interdiction ou d’une certaine forme de censure.
Au travers la présente exposition « NaturElles », nous voulions montrer la nudité autrement. La nudité naturellement vécue. Le communiqué de presse de cette exposition indiquait clairement qu’il serait présenté des photographies de nus naturels d’Annick. Donc, celui ou celle qui vient la visiter sait qu’il croisera le chemin de photographies de nus féminins. Nous n’obligeons personne à franchir la porte de nos expositions.
Au-delà, nous n’avons jamais fait silence de notre démarche naturiste et artistique. En septembre 2009, Annick a répondu ouvertement à toutes les questions d’une journaliste de la presse écrite régionale sur sa pratique du naturisme, interview qui a fait l’objet d’un article de trois-quarts de page, photo d’elle à l’appui.
Ici, le journaliste télé s’est focalisé sur la nudité d’Annick en ne m’interrogeant que sur la nudité naturellement photographiée. En appuyant son interview sur des images des photographies présentées au public. C’était très courageux de sa part dans une période où la nudité est encore un tabou où certaines et certains la diabolisent sous divers prétextes.
En réalité, le regard, la pensée, les paroles, les jugements de valeur de ces Autres, femmes comme hommes, n’est autre que leur propre ressenti sur leur propre nudité. Un commentaire laissé sur notre page Facebook en relation avec ce reportage dit tout : « Même si j'avoue que la nudité peut me gêner et croyez moi, il n'y a aucun jugement de valeur dans ma démarche, les photos sont de toute beauté. Ce reportage vous rend un joli hommage. »
Mais ce regard est aussi très positif. Une vielle dame est venue voir l’exposition rien que pour voir les photos d’Annick, nue. Les photos des paysages ne l’intéressaient pas, m’a-t-elle dit. Elle est venue lui dire ceci : « j’admire vos photos, elles sont superbes et c’est magnifique ce que vous vivez. Continuez surtout ! ».
Le regard des Autres sur notre démarche naturiste et artistique varie donc d’une personne à l’autre selon sa propre perception de la nudité à commencer par la sienne.
Si nous prenions attention à ces regards, nous ôterions à notre démarche naturiste et artistique son authenticité, sa sincérité. Nous nous autocensurerions. Nous perdrions notre âme. Ce que nous refusons de faire.

Notre liberté d’être et d’agir n’est pas à brader.

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