Durant tout le trajet qui ne dura qu’un petit quart d’heure,
il régna un silence de mort dans la voiture. Jean-François cherchait sa route
car le studio du photographe se trouvait dans un zoning industriel. Défilaient
sous mes yeux de grands hangars préfabriqués, alignés parfaitement dans des
allées rectilignes. Paysages sans âme complétés par le fait que nous étions un
samedi et que l’activité y était absente à l’exception d’un gardien à l’entrée
du zoning.
Ne trouvant pas l’adresse indiquée dans un courriel, c’est
le gardien qui nous guida jusqu’à un hangar impersonnel en béton dont seule une
porte d’entrée vitrée donnant sur un hall d’accueil permettait l’accès.
L’endroit était froid, lugubre. Ce qui eut le don de me stresser.
Devant cette porte de l’inconnue, je me suis dite que
j’allais franchir un nouveau mur ! Comme lorsque je me suis dénudée dans
les dunes de Skaegen, découvrant les vertus du naturisme.
Jean-François me laissa devant cette porte, sachant qu’il
viendrait me rechercher trois heures plus tard, comme prévu.
J’étais livrée à moi-même. J’ai eu, pour la première fois de
ma vie, l’impression qu’il m’abandonnait alors que jusqu’ici, nous avions tout
vécu à deux. Mais, il avait été clair dés le départ : une telle séance se
vit à deux, photographe/modèle et sa place ne se justifierait en rien. Si je
n’étais pas capable d’y aller seule, il ne fallait pas que j’y aille.
A suivre et belle journée à vous.
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