L’intimité de ma cuisine qui me servait de refuge du regard
de Jean-François était, ici, absente. Le photographe me regardait faire, je me
sentais observée dans ma démarche.
L’intimité de la modèle n’existe pas réellement dans la pose
nue. Surtout lorsque l’artiste vous attache une attention de tous les instants.
Ce qui est très plaisant car vous vous sentez considérée. La considération est
une chose essentielle dans la pose nue.
Est-ce un moment d’exception ?
Oui, sans aucun doute. C’est ce que Jean-François appelle un
moment « découverte ».
Ce moment n’existe pas dans ma pratique du naturisme. Lorsque je me dénude dans
ma pratique du naturisme je ne fais attention à personne car je ne le fais pas pour
confier ma nudité aux autres mais pour m’offrir des moments de bien-être
personnel.
Ici, je me déshabille sous le regard attentif d’un artiste à
qui je vais confier ma nudité qu’il va analyser, artistiquement exploiter. Ma
nudité constitue donc le seul centre d’intérêt de l’artiste.
Ici, au fur et à mesure que vous vous déshabillez, l’artiste
prend connaissance de votre nudité. Et ces moments se vivent chaque fois
différemment en regard du lieu, de la personnalité de l’artiste, de l’atmosphère
ambiante. Et au-delà, cela reste toujours un face à face singulier.
A Paris, même si j’ai ôté ma seule robe calmement, ce moment
découverte a été « rapide » puisqu’une fois celle-ci retirée, j’étais
totalement nue. Mais, j’ai vécu cet instant différemment dans un autre contexte
de pose : le moulage sur corps.
A suivre, ...
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