Continuons notre récit sur notre naturisme pas à pas.
Mais nous nous rendions à l’évidence que pour le confort d’Annick et de Coralline, il serait mieux de louer un chalet dans un espace naturiste que de passer trois semaines de vacances sous la tente. Momentanément.
Le questionnement d’Annick se remit en route. Vivre dans un
tel espace pendant trois semaines est totalement différent que de passer
quelques heures sur une plage naturiste !
Annick me faisait remarquer que nous avions toujours voyagé à deux sans jamais trop côtoyer les gens. Encore moins lorsqu’il s’agissait de vivre nus. C’était le cas au Danemark où nous étions loin de toute vie humaine pour pratiquer notre naturisme. C’était le cas en Grèce où nous dormions sur des petites plages désertes. Que dire des Ecrins où nous dormions là-haut, seuls. Mais, c’était aussi le cas aux Pays-Bas, sur la plage de Groede où Annick s’était accoutumée à la nudité collective mais sans fréquenter les autres personnes. Problème de compréhension de la langue.
Ce qui « chagrinait » Annick était le problème de
la proximité et de la durabilité. Nous allions côtoyer les mêmes personnes nues
du matin au soir pendant plusieurs jours, ce qui n’a jamais été le cas. Nous
allions dialoguer avec ces personnes en étant nus ! Ce qui est très rarement
le cas à la plage. En fait, nous allions faire connaissance avec d’autres
personnes nues avec lesquelles nous allions partager nos vacances pendant trois
semaines.
Pour Annick, sa nudité allait donc être portée à la
connaissance des autres d’une manière plus proche, plus « familière »
et répétitive. Et dans des circonstances de vie autres qu’à la plage. Annick me
disait en lisant les articles de cette revue naturiste : « tu te
rends compte que nous allons aller faire les courses nus, que nous allons aller
prendre un verre à la terrasse ou au bar en étant nus, que nous allons aller,
tous les jours, au bord de la piscine nus, que nous allons toute la journée
nous balader nus, qu’en fin de compte, nous allons tout faire
nus ? ».
Je comprenais la portée de son questionnement avec la chance
d’avoir déjà vécu, avant de la connaître, la vie en centre naturiste. J’ai
alors démystifié par des mots simples cette proximité, cette durabilité en lui
faisant remarquer que si elle était nue, tout le monde autour d’elle l’était
aussi. Que cette nudité était partagée en toute simplicité, naturellement, sans
être l’objet de convoitise. Qu’en fait, cette nudité ne faisait pas l’objet
d’une attention particulière d’autrui car elle est intégrée dans le paysage. En
fin de compte, comme à la plage.
Sans être convaincue, elle accepta de tenter l’expérience.
Mais dans un petit centre de vacances et non dans ces usines « naturistes ».
A suivre, ...
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