Je poursuis mon témoignage.
Il fallut ensuite oser me présenter ainsi devant Jean-François lors de la séance de pose suivante. Ces séances n’étaient jamais programmées. Elles dépendaient de la météo et de sa disponibilité. Le hasard fit qu’elle a eu lieu le lendemain. Je n’en menais pas large, c’est le moins que je puisse dire ! Je n’avais plus rien à cacher de ma nudité. J’aime à dire aujourd’hui que j’étais à livre ouvert et qu’on pouvait en lire tous ses chapitres, tous ses paragraphes, toutes ses lignes, tous ses moindres mots.
Pourtant, j’étais à l’aise nue en sa présence,
j’étais en totale confiance. Ma nudité, il la connaissait sans détour. Parce
que je n’étais plus en réflexion de ce qu’il pouvait ou non en voir. Il en
avait fait le tour.
Mais, pour revenir au commentaire
de Christian et Joëlle, je n’étais plus « toute nue » mais « complètement
nue », ce qui n’est pas la même chose. En étant toute nue, je gardais une
discrétion absolue sur les traits de mon pubis. En étant complètement nue, je
permettais à Jean-François d’en connaître toutes les définitions. De là, toute ma
nudité n’aurait plus aucun secret visuel pour lui. Ce qui n’était vraiment pas
le but mais, je posais nue pour lui, donc, c’était inévitable et je devais assumer
mon acte
.
Mais les questions fusaient en moi. Allait-il le
remarquer ? Qu’allait-il en penser ? Qu’allait-il en dire ? Même
s’il ne disait jamais rien de négatif, je me posais ces questions. Mais LA
question suprême était : ce pubis nu restait un jardin secret, à mes yeux
à l’époque, un lieu tabou chargé d’interdits, que j’allais porter à son regard !
Etait-ce-ce convenant, était-ce convenable ? Etait-ce décent ou
indécent ?
Ah, cette éducation reçue du bien et du mal ! Etait-ce
bien ou était-ce mal ? J’entendais déjà tellement de propos négatifs,
injurieux sur celles qui posaient nues sans que ces gens sachent que je posais
nue ! Mais je ne voulais pas vivre sous les diktats des autres. Je voulais
vivre de moi, sans tabou, sans interdit, sans préjugé pour m’enrichir du
savoir. Je voulais savoir. Et Jean-François m’aidait en cela, lui, qui m’avait
permise d’oser affronter ma nudité, d’oser la soumettre à son regard.
Arrivée à l’endroit habituel de nos séances photos,
aux lacs de l’Eau d’Heure, je me suis dénudée en me disant que l’heure du
verdict était maintenant ou jamais ! Je m’attendais à une réaction de sa
part. Pas négative, elle ne l’était jamais. Il n’y en a pas eu. Il m’a
photographiée comme d’habitude, comme si de rien n’était. Et j’avais les photos
pour poursuivre ma recherche !
Je n’ai pas laissé repousser l’ensemble. Comme pour
mes cheveux, j’ai essayé plusieurs coupes ! C’était amusant car je voyais
cette image corporelle changer selon mes envies ! En fin de compte,
j’appréciais de plus en plus ma nudité que je ne fuyais plus, que j’apprenais à
connaître sans faux fuyant !
Et surtout, d’aimer en parler avec
Jean-François. J’y reviendrai car c’est agréable de pouvoir parler d’un tel
sujet sans subir la moquerie !
A suivre, ...
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