lundi 1 juin 2020

Le poids de l'absence et du silence.


En 25 février 2013, à 3 heures du matin, la nuit noir s'illuminait soudain d'éclairs bleus devant la maison émanant des gyrophares d'une ambulance médicalisée et d'un SMUR. Durant trois-quarts d'heure le personnel de secours réanimait Annick avant de l'emmener aux urgences. Moments épouvantables à vivre qui hantent encore certaines de mes nuis mais j'étais là et j'ai pu l'accompagner !
En octobre 2018, Annick a subi une grave opération à la gorge qui va durer quatre longues et interminables heures mais nous étions à ses côtés, dans sa chambre, tant au départ qu'au retour de l'opération et nous connaissions le médecin opérant.
Mercredi, en fin de journée, après avoir passé 7 heures à ses côtés aux urgences, je l'ai vu quitter la chambre des urgences de Notre-Dame accompagnée de deux ambulanciers chargés de la transférer à Saint- Joseph. Et depuis, c'est le poids de l'absence et du silence qui prévaut. Pour une raison évidente, je ne peux l'accompagner et encore moins lui rendre visite. Le poids de l'absence vaut pour Annick, seule dans sa chambre, vivant seule les événements et sa souffrance. Et pour les filles et moi, dans l'ignorance de ce qui se passe et des actes posés mais aussi, de l'évolution de l'état de santé d'Annick.
C'est terrible à vivre parce qu'on est impuissant devant cette réalité ! La protection sanitaire est plus que justifiée mais cet isolement, cet éloignement du savoir de ce qui se passe et comment cela se passe est psychologiquement invivable et d'un stress infernal ! Je suis 24h00 sur 24H00' accroché au téléphone fixe et à mon GSM, en attente de nouvelles d'Annick. Et lorsque ces téléphones retentissent, c'est l'inquiétude de savoir ce qu'on va m'annoncer !
Les journées deviennent alors interminables ! Les minutes deviennent des heures, les heures des journées. Le temps s'arrête, avec l'envie de ne plus rien faire.
L'épreuve devient alors, en premier lieu pour Annick et ensuite pour nous, une lutte autant psychologique que médicale ! Cela devient un double combat à mener de front et ensemble !
Y a-t-il une solution à cela ? Oui ! LA COMMUNICATION ORGANISEE !
Organiser un point de situation journalier avec une seule personne de la famille du patient et le corps médical, à une heure précise pour que le service médical ne soit pas déstabilisé par des appels incessants et souvent inattendus. Et en cas d'urgence pour un problème survenant au patient, un seul numéro d'appel via la même personne de contact !
Gérons la communication, l'humain et le contact !
C'est vital !

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