C’était une question très
intéressante posée par le journaliste dans le reportage
télévisé de notre exposition.
Qu’aurions-nous à craindre de ce
regard des Autres sur notre démarche naturiste et artistique ? Et, à
travers elle, sur notre vision de la nudité naturellement vécue et photographiée.
Une certaine forme d’obscurantisme, d’intégrisme, de puritanisme à l’égard de
toute forme de nudité ? Des regards haineux, des propos accusateurs, des
menaces en tout genre, des jugements de valeur ?
Annick et moi ne nous sommes
jamais attardés sur le regard que portent les Autres sur notre démarche
naturiste et artistique. Nous la vivons selon nos propres règles sur base de
nos propres valeurs sans nous soucier du regard et/ou de la pensée des Autres.
Et encore moins du « qu’en dira-t-on ».
Depuis le départ, en 1986, les
photographies d’Annick nue sont exposées en notre demeure et donc, visibles par
toute personne venant nous rendre visite. Depuis 2003, elles font l’objet de
nombreuses expositions, 30 depuis cette année-là. Jamais ces expositions ou
certaines photographies exposées n’ont fait l’objet d’une interdiction ou d’une
certaine forme de censure.
Au travers la présente exposition
« NaturElles », nous voulions montrer la nudité autrement. La nudité
naturellement vécue. Le communiqué de presse de cette exposition indiquait
clairement qu’il serait présenté des photographies de nus naturels d’Annick.
Donc, celui ou celle qui vient la visiter sait qu’il croisera le chemin de
photographies de nus féminins. Nous n’obligeons personne à franchir la porte de
nos expositions.
Au-delà, nous n’avons jamais fait
silence de notre démarche naturiste et artistique. En septembre 2009, Annick a répondu
ouvertement à toutes les questions d’une journaliste de la presse écrite régionale
sur sa pratique du naturisme, interview qui a fait l’objet d’un article de trois-quarts
de page, photo d’elle à l’appui.
Ici, le journaliste télé s’est
focalisé sur la nudité d’Annick en ne m’interrogeant que sur la nudité
naturellement photographiée. En appuyant son interview sur des images des
photographies présentées au public. C’était très courageux de sa part dans une
période où la nudité est encore un tabou où certaines et certains la
diabolisent sous divers prétextes.
En réalité, le regard, la pensée,
les paroles, les jugements de valeur de ces Autres, femmes comme hommes, n’est
autre que leur propre ressenti sur leur propre nudité. Un commentaire laissé
sur notre page Facebook en relation avec ce reportage dit tout : « Même si j'avoue
que la nudité peut me gêner et croyez moi, il n'y a aucun jugement de valeur
dans ma démarche, les photos sont de toute beauté. Ce reportage vous rend un
joli hommage. »
Mais ce regard est
aussi très positif. Une vielle dame est venue voir l’exposition
rien que pour voir les photos d’Annick, nue. Les photos des paysages ne l’intéressaient
pas, m’a-t-elle dit. Elle est venue lui dire ceci : « j’admire vos photos, elles sont superbes et
c’est magnifique ce que vous vivez. Continuez surtout ! ».
Le regard des
Autres sur notre démarche naturiste et artistique varie donc d’une personne à l’autre
selon sa propre perception de la nudité à commencer par la sienne.
Si nous prenions
attention à ces regards, nous ôterions à notre démarche naturiste et artistique
son authenticité, sa sincérité. Nous nous autocensurerions. Nous perdrions
notre âme. Ce que nous refusons de faire.
Notre liberté d’être
et d’agir n’est pas à brader.
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